TOUS LES POEMES CLASSIQUES
TOUS LES POEMES CLASSIQUES
L'envie ...Forme les stances... poème classique...
image de Damien Barboni
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L’envie
Pardonnez-moi l’envie au bonheur qui me porte,
Puis donnez-moi le jour afin d’aimer la nuit,
Ne regrettez la vie où la mort me conforte !
Aux souvenirs amers dans les pleurs de l’ennui
J’ai dépouillé mon cœur du revers de mon âme
Et prié dans le ciel le regard envieux
D’une aimable madone au reflet d’une flamme
Déposant en silence un sort fastidieux.
Parfois naît au printemps ce désir qui nous charme
Dans la paix on croit bien qu’elle vit au matin
Pour apprendre à l’azur ce que laisse une larme
Dont l’aurore se pare en rose de satin,
Puis quand vient la saison je suis bien envieuse,
J’observe malgré moi ces jeunes amoureux,
Préférant le soleil d’une île précieuse,
Que livre leur amour du plaisir langoureux…
J’ai ranimé le verbe à l’envers qui déprime,
Épousant chaque mot pour éblouir le jour,
Fallait-il partager la douceur d’une rime ?
Ne jeter à la foi cette verve en retour…
Maria-Dolores
La jeune fille au turban par Vénusia.forme le sonnet irrationnel.
tableau de Johannes Vermeer (1632/1675)
la jeune fille à la perle
rebaptisée par moi la jeune fille au turban
Un fin visage d’ange au dessin enfantin,
La beauté d’une vierge, un regard de satin
Elle apparut soudain, naissant à la lumière.
Elle avançait vers lui, tranquillement sans bruit.
Dans ses yeux innocents se lisait la prière
D’un enfant apeuré d’un futur incertain,
Sur sa bouche gourmande, un sourire lointain
Pour s’excuser déjà d’être si cavalière.
Elle le regardait, tranquillement sans bruit
Une perle de nacre, à son oreille, luit
Ses reflets irisés dansent sur sa peau rose.
D’un large turban bleu ses cheveux pour la nuit
Étaient tenus serrés et quand sonna minuit,
Ell* partit lentement d’une mine morose
Vénusia.
II l'avarice..Forme classique...
II L’avarice
Défaut représenté par le triste Harpagon,
Molière a su tirer jusqu'à la quintessence
Le portrait malveillant de l'avare bougon
Qui se sent défaillir à la moindre dépense
Mieux vaut prier le sourd qu'espérer du mesquin
Le geste généreux c'est une certitude.
Arrachez-lui le cœur mais jamais un sequin
Ne venait lui quêter, au risque de dispute
Ce vice méprisant ne trouvant point d’amis
Priant seul l’intérêt le prix de sa gouverne
Il lui faudra compter l’unique compromis
Ou brille un souverain se noie en baliverne.
Faut-il à ce radin tenir pour créancier ?
Car il peut chaque jour d’une soif complaisante,
Si jamais la rumeur le nomme vil princier
Par fierté réclamant cette tare cuisante
Tenez pour responsable au clair de vos esprits
N’écoutez plus amis le vers pourri dans l’âme
Que forgeant Harpagon aux mille feux proscrits
Bientôt se consumant dans sa demeure infâme.
Maria-Dolores
Bonne pluie... Fatras de notre ami Derdour Ahmed...
Bonne pluie
Après des mois de sécheresse
La pluie est de retour
Après des mois de sécheresse
Après l’ennui, la maladresse
Installés tour à tour
Dans un coeur où Paresse
Allait remplacer Allégresse.
Enfin l’espoir voit le jour
Eloignant bien loin le vautour
L’éclat revient et tresse
Calme aise et grâce. L’autour
Part, livrant le site à l ‘ivresse
La pluie est de retour
Derdour Ahmed
Derdour Ahmed
La tempête...forme classique ...
image de Damien Barboni
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La tempête
La pluie est tout au creux d’une grande tempête
Et c’est un océan qui d’un puissant courant
Emporte dans son rêve une belle nymphette
Amoureuse du temps qui l’attire en pleurant
Elle aimerait beaucoup, de toute sa jeunesse,
Écouter la marée au silence éternel,
Un murmure ébahit reflétant la liesse
Les ébats sous la lune et son regard charnel.
Puis veillant dans la nuit dès que vient la tourmente,
Quand l’orage a meurtri tout son corps lacéré,
Elle boit l’amertume au désir qui la hante,
Est-elle donc tenue au secret ulcéré ?
Et l’amant endormi ne connaît son histoire,
Ne sachant essuyer de son cœur la fureur ;
L’ouragan a foulé la chair dans sa mémoire
Traînant la violence à l’ultime terreur…
Ce jour, elle n’est plus qu’un tourbillon de vague
Attisant de sa rage un souhait foudroyant,
Elle naît d’une écume et son cri qui divague
La charrie en son ru d’un relief défaillant.
Et vois-tu la tempête au chagrin d’un orage ?
C’est un bruit désarmant un signe de frayeur,
Détrônant sous l’éther son terrible tapage
Quand la mort vous soudoie un pâle convoyeur…
Maria-Dolores