Strophe onéguine
Un regard....Forme la strophe onéguine.
Un regard.
Elle a déposé son regard
Lit dans le miroir son visage
Détournant les yeux sans égard
Puis s’isolant du paysage
Fuyant l’astre du lendemain
Sur lequel si seule voyage
En dehors de ce corps humain
Niant le trait d’un maquillage
Elle s’émeut encore un peu
En douce clarté de la lune
Ne fléchissant sans trêve aucune
Et le sommeil ne vient d’un pieu
Où s’endormir n’est que silence
En résumant la bienséance.
Maria-Dolores
Mimosa...Strophe onéguine...
Mimosa…
J’ai vu sur le chemin un arbre tout en fleurs.
De toute sa beauté le mimosa s’expose,
Et dans l’azur brillant le soleil lui dépose
Des rayons jaunissants sous de douces chaleurs…
Février est le mois de toutes les prémices
Arborant les bourgeons d’un début de printemps,
Et le bel arbre d’or annonce ces instants
Où vient le carnaval sur un char d’artifices.
C’est la fête en couleur attirant l’étranger.
Dégageant son parfum, des teintes qu’on stimule
Sous l’effet d’un ciel gris qui revient déranger
Ce beau corso* fleuri que souvent l’on recule
À cause de la pluie et chacun son pépin*,
L’estivant dépité renonce à voir la fin.
Maria-Dolores
Corso* : chars de fleurs que l’on sort le jour du carnaval
Pépin* : mot argot qui désigne un parapluie.
Jeunesse...Forme la strophe onéguine.
Jeunesse
J’ai la musique plein les oreilles,
Dois-je l’arrêter dans ce grand fond
De solitude où toutes pareilles
Les mœurs se livrent et se défont
À l’âge ingrat où tout se bouscule
Et qui se sent libre et qui s’accule
À la question si j’aime bien
Ne sachant le « quoi », répondant rien,
Tous ces beaux discours à la jeunesse
Accordant à leurs vieux l’horizon
Et ce louveteau d’une saison
Qui seul se lamente a pour finesse
D’étourdir ce silence où lui croit
Nourrir le présent tout comme un roi.
Maria-Dolores
Un chemin...forme strophe onéguine
Un chemin…
J’ai pour réfléchir un chemin,
À tout venant que je partage
Sans nul détour sans lendemain,
Et ma muse n’est plus si sage
Elle m’évoque un doux parfum,
Qui remonte en ma conscience
Et me laissant conter sa fin
Ne gâchant rien sur sa science.
Je me souviens de ce qui suit,
Lorsqu’elle joint juste ma plume
Et le silence d’une brume
Pour le poète rien ne fuit
Ne gardant pour toute amertume
Le chemin que son cœur résume.
Maria-Dolores
L'éveil d'une muse ...strophe onéguine...
L’éveil d’une muse.
Elle est bien revenue et dans ce grand silence,
Tôt le soir j’ai saisi ma plume en liberté.
À ma muse trompée et dans l’inconscience,
Ce pouvoir la chagrine éloignant sa clarté.
Se taisant sur l’instant c’est en voyant la lune,
Qu’elle enfin me susurre et, faisant ma fortune,
C’est au petit matin qu’elle écrit quelques mots
Et voici que l’aurore éblouit ses échos.
Me chantant son émoi sans aucune contrainte,
C’est sur la page blanche étalant son récit
Animé par ma plume et mon cœur jusqu’ici.
Nos souhaits font merveille et de sa belle étreinte
Parlons à priori de nos peines la nuit
Et de nos grands plaisirs dont nul ne vaut l’ennui.
Maria-Dolores